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Willy a pris le grand large... sauvetage accompli ! ^^
Encore une fois, je rappelle que Dieu seul sauve ! ;) Nous sommes des serviteurs, et c'est là la plus grande joie !! :)
Antonov quand tu nous tient !
Je vous ai sûrement déjà parle de l'antonov ! C'est le vieux pick up de la communauté qui est aujourd'hui scotché au niveau de la direction car le volant tombe sur les genoux du conducteur !! ;) Mdr !! J'adore cette voiture ! On peut monter à 15 derrière (debout bien sûr !), et c toujours l'ambiance de rouler avec !
Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, elle a été vraiment capricieuse !!! Nous avons fait un Kinshasa-Kisantu pour aller voir Willy et le jardin botanique avec Dieudonné, quelques autres frères de la communauté et des visiteurs : au lieu de mettre 2h, nous en avons mis 4 !! Aaaaaaaaaaargh ! Problème de filtre bouché, nous devions nous arrêter toutes les 10 minutes pour pomper ! Enfin, je dis nous, mais j'y ai pas mis les mains, j'ai laissé faire les mécano !! ;) Même après arrêt dans un garage pour une purge, rien n'y faisait ! Heureusement, nous avions un visiteur médecin, Gilles, qui nous a bien opéré tout ça et après bidouillage au fil de fer, la voiture a enfin roulé jusqu'au bout !
Ah ce voyage là, on va pas l'oublier !!
Que d'émotions de retrouver le petit atelier de couture doù travaille Willy ! Et il est là, grandi et fortifié ! Un vrai jeune homme, et tellement beau !! Son maître est content de lui, et nous amenons une nouvelle machine à pédale pour remplacer l'ancienne cassée. Selon maître Jeancy, il travaille bien et a fait de sérieux progrès ! Pourtant, malgré la joie des retrouvailles, nos sourires complices, nos mains qui se croisent d'amitié et les sourires, je le sens tendu... Son visage a qulelque chose de fermé, et j'ai hâte de pouvoir parler avec lui.
Une fois tous les deux au jardin botanique, Willy explose : il n'est plus à la maison...
Je m'inquiète, il poursuit : beaucoup de problèmes sont survenus ces derniers temps: la femme de son cousin, chez qui il habitait, a raconté des mensonges sur lui. Le cousin s'est fâché et n'a rien voulu entendre : Willy a dû prendre ses affaires et quitter la maison. Il s'est rendu en détresse chez un grand frère qui l'a accueilli quelques semaines. Mais la jalousie de ses neveux a créé les même tensions : mensonges, non dits, et Willy, après avoir évité une chaise et été pourchassé dans la nuit a dû aussi quitter cette maison. Pourtant, il avait même de quoi prouver la vérité, mais n'a pas été écouté...
Voilà qu'il s'ouvrait enfin pour épancher son coeur...
"Ce soir là" m'a-t-il confié, "quand j'ai quitté la maison de mon grand frère, j'ai pensé retourner au Rond Point... Je me suis dis "Où est ce que je vais dormir ici puisque tous ceux de ma famille ne veulent plus de moi?" J'étais très en colère, et j'avais contenu tout ça pour ne pas créer plus de tension chez moi. Et puis... j'ai pensé à toi. J'ai revu le Rond Point et j'ai repensé au jour où je t'ai dis que tu pouvais repartir en paix parce que je ne retournerai pas dans la rue. Je me suis dis alors que c'était inutile, que j'allais arriver la nuit au Rond Point, dormir dehors... et après ?? Pour quelle vie ? Pour gâcher tout ce que j'ai commencé ? J'avais envie de faire de la couture, et il me reste 1 ans et demi. J'ai envie d'aller jusqu'au bout et de construire ma vie. Ce soir là, j'avais vraiment envie de partir, mais je suis resté"
Willy a vraiment grandi. Il m'a rappelé ses 21 ans, et ça m'a fait chose, parce que je ne me souvenais pas qu'il soit si proche de moi !!
En tout cas, Willy a fait un vrai choix, et il a compris que la facilité ne le mènera qu'à de nouvelles mésaventures dans la rue.
Aujourd'hui, après avoir été quelques semaines chez un ami, il habite avec un copain étudiant, et se débrouille comme il peut pour payer le loyer avec lui et manger. "C'est parfois bien dur" ajoute-t-il "mais tu connais la vie du Rond Point, la faim, je peux la supporter". C'est dur de l'entendre me dire tout ça, et en même temps, il n'a pas le choix, j'ai aussi envie de lui faire confiance pour ses nouvelles responsabilités, et nous lui avons donné un petit quelque chose qui devrait lui permettre de vivre mieux s'il fait un petit commerce. Je sens qu'il a grandi en maturité, et qu'il peut s'en sortir. Mais le laisser là, après une embrassade, dans un coin de rue, alors qu'on a eu à peine 30 minutes pour se parler vraiment... c'est dur. Encouragements et fierté... c'est tout ce que j'arrive à lui dire. Il sourit, et ça me va.
Je repars avec son image devant les yeux et le coeur gros de tout ce qu'il m'a partagé, mais heureuse de savoir qu'il a tenu ferme devant la tentation. Je ne doute pas qu'il y en aura d'autres, et là, il se souviendra qu'en choisissant la vraie vie, il a tout gagné !
Seigneur, Tu l'as sauvé, merci. Reste dans sa tête et son coeur pour qu'il puisse toujours faire et refaire le choix d'une vie droite et posée malgré les difficultés.
Willy...
Antonov quand tu nous tient !
Je vous ai sûrement déjà parle de l'antonov ! C'est le vieux pick up de la communauté qui est aujourd'hui scotché au niveau de la direction car le volant tombe sur les genoux du conducteur !! ;) Mdr !! J'adore cette voiture ! On peut monter à 15 derrière (debout bien sûr !), et c toujours l'ambiance de rouler avec !
Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, elle a été vraiment capricieuse !!! Nous avons fait un Kinshasa-Kisantu pour aller voir Willy et le jardin botanique avec Dieudonné, quelques autres frères de la communauté et des visiteurs : au lieu de mettre 2h, nous en avons mis 4 !! Aaaaaaaaaaargh ! Problème de filtre bouché, nous devions nous arrêter toutes les 10 minutes pour pomper ! Enfin, je dis nous, mais j'y ai pas mis les mains, j'ai laissé faire les mécano !! ;) Même après arrêt dans un garage pour une purge, rien n'y faisait ! Heureusement, nous avions un visiteur médecin, Gilles, qui nous a bien opéré tout ça et après bidouillage au fil de fer, la voiture a enfin roulé jusqu'au bout !
Ah ce voyage là, on va pas l'oublier !!
Que d'émotions de retrouver le petit atelier de couture doù travaille Willy ! Et il est là, grandi et fortifié ! Un vrai jeune homme, et tellement beau !! Son maître est content de lui, et nous amenons une nouvelle machine à pédale pour remplacer l'ancienne cassée. Selon maître Jeancy, il travaille bien et a fait de sérieux progrès ! Pourtant, malgré la joie des retrouvailles, nos sourires complices, nos mains qui se croisent d'amitié et les sourires, je le sens tendu... Son visage a qulelque chose de fermé, et j'ai hâte de pouvoir parler avec lui.
Une fois tous les deux au jardin botanique, Willy explose : il n'est plus à la maison...
Je m'inquiète, il poursuit : beaucoup de problèmes sont survenus ces derniers temps: la femme de son cousin, chez qui il habitait, a raconté des mensonges sur lui. Le cousin s'est fâché et n'a rien voulu entendre : Willy a dû prendre ses affaires et quitter la maison. Il s'est rendu en détresse chez un grand frère qui l'a accueilli quelques semaines. Mais la jalousie de ses neveux a créé les même tensions : mensonges, non dits, et Willy, après avoir évité une chaise et été pourchassé dans la nuit a dû aussi quitter cette maison. Pourtant, il avait même de quoi prouver la vérité, mais n'a pas été écouté...
Voilà qu'il s'ouvrait enfin pour épancher son coeur...
"Ce soir là" m'a-t-il confié, "quand j'ai quitté la maison de mon grand frère, j'ai pensé retourner au Rond Point... Je me suis dis "Où est ce que je vais dormir ici puisque tous ceux de ma famille ne veulent plus de moi?" J'étais très en colère, et j'avais contenu tout ça pour ne pas créer plus de tension chez moi. Et puis... j'ai pensé à toi. J'ai revu le Rond Point et j'ai repensé au jour où je t'ai dis que tu pouvais repartir en paix parce que je ne retournerai pas dans la rue. Je me suis dis alors que c'était inutile, que j'allais arriver la nuit au Rond Point, dormir dehors... et après ?? Pour quelle vie ? Pour gâcher tout ce que j'ai commencé ? J'avais envie de faire de la couture, et il me reste 1 ans et demi. J'ai envie d'aller jusqu'au bout et de construire ma vie. Ce soir là, j'avais vraiment envie de partir, mais je suis resté"
Willy a vraiment grandi. Il m'a rappelé ses 21 ans, et ça m'a fait chose, parce que je ne me souvenais pas qu'il soit si proche de moi !!
En tout cas, Willy a fait un vrai choix, et il a compris que la facilité ne le mènera qu'à de nouvelles mésaventures dans la rue.
Aujourd'hui, après avoir été quelques semaines chez un ami, il habite avec un copain étudiant, et se débrouille comme il peut pour payer le loyer avec lui et manger. "C'est parfois bien dur" ajoute-t-il "mais tu connais la vie du Rond Point, la faim, je peux la supporter". C'est dur de l'entendre me dire tout ça, et en même temps, il n'a pas le choix, j'ai aussi envie de lui faire confiance pour ses nouvelles responsabilités, et nous lui avons donné un petit quelque chose qui devrait lui permettre de vivre mieux s'il fait un petit commerce. Je sens qu'il a grandi en maturité, et qu'il peut s'en sortir. Mais le laisser là, après une embrassade, dans un coin de rue, alors qu'on a eu à peine 30 minutes pour se parler vraiment... c'est dur. Encouragements et fierté... c'est tout ce que j'arrive à lui dire. Il sourit, et ça me va.
Je repars avec son image devant les yeux et le coeur gros de tout ce qu'il m'a partagé, mais heureuse de savoir qu'il a tenu ferme devant la tentation. Je ne doute pas qu'il y en aura d'autres, et là, il se souviendra qu'en choisissant la vraie vie, il a tout gagné !
Seigneur, Tu l'as sauvé, merci. Reste dans sa tête et son coeur pour qu'il puisse toujours faire et refaire le choix d'une vie droite et posée malgré les difficultés.
Willy...
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